Mauvais Pressentiment
C'est ainsi que lorsque Jean-Jacques nous quitta, j'eus un précieux réconfort, j'aimerai que toutes les personnes qui subissent un deuil aient la même Foi que moi pour pouvoir surmonter ce drame aussi impensable, inadmissible, effroyable que de perdre une personne que l'on aime .
Il me fallut surmonter mon deuil mais aussi apprendre à "pardonner" et cela ne s' est pas fait comme ça !!
Pendant un temps, j'imaginai le chagrin de mon fils, pour en arriver là, il fallait qu'il fut accablé ! Tout seul dans son appartement, personne à qui parler, à qui se confier !
Une semaine avant le drame, j'ai fait un rêve prémonitoire que je ne compris que plus tard : je rêvais que j'arrivais avec mon bus ( j'étais chauffeur de bus ) au terminus dénommé " cimetière Sud" J'avais R.V avec ma maman ( qui étais déjà décédée) et j'étais "en retard" j'eus le temps de voir maman s'écrouler de fatigue et ayant l'air de rentrer sous-terre. Un autre bus était devant le mien qui devait repartir avant . Je mis mon frein et me précipitais mais je retrouvais maman installée dans cet autre bus. Je m'affolais parce qu' elle devait venir avec moi et que ce véhicule s'apprêtait à repartir mais maman me faisait " non" de la tête avec un air accablé de tristesse. Ce rêve me laissa un sentiment étrange, je savais que c'était un message mais je l'interprètais ainsi : sachant que la vie après la mort existait, je me suis dit que maman était malheureuse et j'allais prier pour elle . Le matin, j'étais à la maison et j'écoutais les infos à la radio tout en faisant mon ménage quand j'entendis raconter cet accident sur l'autoroute du soleil : un chauffeur de camion hurlait dans sa cabine en flammes, je pensais immédiatement à Jean-Jacques et sans réfléchir j'appelais chez lui. Ors on était lundi et normalement, il ne devait y avoir personne ! C' est Aurore qui me répondit à ma grande surprise et c'est là que j'appris que le ménage n'allait pas du tout ; elle ne savait pas où il travaillait, elle n'avait pas le droit de savoir, il ne lui donnait pas d'argent..............ect....ect....que dire ? Comme elle savait bien joué sa victime !
En revenant de ma prière, mon travail terminé, je reprenais le bus pour revenir chez moi et j' entendais les contrôleurs parler avec un petit jeune homme . D'après ce que j'entendais, il avait fait une grave dépression après une rupture sentimentale. et pendant leur conversation, c'était comme une petite voix qui me soufflait à l'oreille : " Jean-Jacques, Jean-Jacques..."
Je passais cette semaine oppressée, tendue, inquiète : je savais que s'il devait rompre, il le prendrait mal mais de là à imaginer..........
J'avais le weed-end suivant, J'eus envie de me rendre à Dijon, j'en parlais à ma voisine qui me dit :" Dijon ! c'est loin ! laisses-le faire sa vie !" Je réfléchis et me persuadais que ce n'était qu'une querelle d'amoureux et que si je me pointais alors, Aurore ferait encore " la gueule" quand elle me verrait,que je ficherais leur réconciliation par terre.
Il faisait tellement beau en ces journées d'octobre que j'allais finalement chez ma cousine dans l' Allier, c'était moins loin et la campagne plus accessible que cette grande ville de Dijon que je ne connaissais pas ! Pourtant l'inquiétude ne me quittait pas, j'en parlais à ma cousine et lui demandais à téléphoner le samedi soir. Personne ! Je me rassurais : les tourtereaux étaient sortis c'était signe que tout allait bien ! Pourtant le dimanche soir quand je rentrais au bercail, je ressentis un sentiment d'urgence et j'appelais chez lui à 9- 10 H et 11 H; et je râlais : toujours pas là, à quelle heure ils allaient se coucher ! Quand on a un métier aussi fatigant ! malheureusement ayant fait mes kilomètres après une bonne journée à la campagne, je m'endormis comme d'habitude avec mon " lexomil". Et je m'étonne encore d'avoir pu dormir aussi bien sans rien avoir pressenti........le lendemain à midi, c'était l"atroce nouvelle, je n'oublierais jamais ce jour......