ma vie dijonnaise
Malgré ma fatigue, ma vie au mans est encore à peu près organisée, avec des horaires stables. J'arrive le soir à m'occuper de mes affaires, payer mon loyer, aller à la banque S.G ect... faire les courses. Aurore est moins partie chez sa mère donc plus présente. Elle n'en continue pas moins à m'humilier, elle me fait perdre confiance en moi. Si bien que je bégaie en peu plus, une occasion de se moquer de moi ! Si elle jette le froid, elle sait aussi jeter le chaud. Tour à tour, détestable et si adorable !
Aurore trouve une place à Dijon où elle a son père, clinique Ste Marthe. Cette fois-ci, (elle a peut-être ses raisons) elle ne me rejette pas . Je passe quelques jours de vacances auprès d'elle et j' étudie les possibilités d'emploi pour moi : je trouve une place de convoyeur de fonds, cela ne me plait pas trop : passer sa journée serré dans la cabine avec deux autres collègues, conduire si peu et comme des fous, manger un casse-croûte au repas de midi......mais bon, ça fera l'affaire pour le moment : il y a pas mal d'offre dans le transport.
Je reviens au Mans, et en attendant un logement H.L.M à Dijon ( nous resterons un temps assez court chez le papa, je débarrasse mon logement en mettant les meubles en attente chez la mamie et quelque temps plus tard, je reviendrai les chercher pour aménager dans un T. 2 que nous avons pris à nos deux noms : ma maman se portera garante pour ma part, et la papa d' Aurore pour la sienne. Je retrouverai vite un autre travail dans le transport, par intérim : il y a tant de travail que je ne suis jamais arrêté ! J'ai tardé un peu à faire mon transfert de banque S.G et ensuite c'est eux qui ont tardé.....attendant que plus une opération soit faite sur le compte du Mans .
Je suis payé par chèque, et pas une fois, il ne m'est venu à l'esprit d'ouvrir un autre compte. Aurore, plus fûtée que moi, me proposa bien vite :
- " Si tu ne sais pas quoi faire de ton chèque, je peux le mettre sur mon compte et je te donnerai ce qu'il te faut....."
Toujours confiant, je lui remis donc chaque mois mon chèque et elle me versa deux mille francs ( en 89 on était encore au nouveau franc) Cependant, j'avais un remboursement de 1000 F pour notre voiture et les frais d'essence, d'entretien et de déplacement, c'était vraiment trop juste !
Et quand je le lui faisais remarquer, c'était la grosse dispute : je gagnais un million par mois et je la laissais s'occuper du loyer arrivant trop tard le soir pour m'occuper de tout ça . alors, elle explosait, prédendait que ce que j'amenais c'était du pipi d'oiseau, qu'elle payait le loyer et elle me collait le solde de son compte sous le nez ! Ce qu'elle ne me disait pas c'est que si elle avait son compte au crédit mutuel,elle avait ouvert un compte à La banque de Bourgogne. Celui-là, je l'ignorais !
A Dijon, il y avait les transports, mais je me démenais toujours pour aller chercher Aurore à son travail quand je le pouvais. A la maison, c'était toujours pareil : Aurore ne faisait rien ! J'étais parti toute la semaine et rentrais tard . Que faisait Aurore ? Des petits mots d'amour traînaient en peu partout, écrits par elle, est-il vraiment destinés à quelqu'un ou simplement destinés à me narguer ou les deux à la fois ? Bientôt, elle emmena un copain à la maison, il était symphatique et je ne demandais qu'à croire à une espèce d'amitié entre eux . Pourtant, la conduite d'Aurore était équivoque, toujours provocante et là, je ne dis pas tout ce que je dus endurer comme humiliation....Je faisais la vaisselle pendant que ma belle, s'esclaffait dans la pièce à côté et dans les bras de son Patrick, je devais les laisser seuls pour emmener mon linge sale au lavomatic....
Malheureux, perturbé, j'essayais encore de croire à mon roman d'amour...
Un soir, maman me téléphone, elle me dit qu'elle a reçu une lettre des H.L.M lui réclamant quatre mois de loyer. Je tombais des nues ! je réfléchissais très vite, je n' avais jamais eu vent de lettres de réclamations de leur part ? Oui, mais j'arrivais tard et Aurore avait le temps de mettre celles-ci au panier mais comment dire tout ça à maman .
Je lui fis une réponse en peu embrouillée comme l'étaient mes idées et lui promis d'arranger ça. Ce soir-là, une violente dispute eut lieu et Aurore découverte n'eut d'autre choix que de payer d'autant que son père était lui-même engagé. Elle commença à prétendre que je ne lui donnais pas d'argent et moi, je commençais à comprendre qu'elle se préparait à partir.