prince-charmant

Adieu, mon amour

Ce week-end du 21 et 22 octobre, Aurore s'est sauvée- soi-disant chez ses parents- mais je sais bien qu'elle passera le plus gros de son temps avec Patrick. Comme d'habitude, rien n'est fait à la maison, j'ai décidé de ne rien faire.....Je m'occupe de mon linge, me fais beau et je passerai ces deux jours au circuit  Dijon-Prenois: il y a des compétitions de formule trois . Mais ces deux jours sont bien longs, j'ai du mal à me concentrer sur le spectacle.

Tout me tourne dans la tête, tout ce que j'ai enduré, une douleur sourde doublée d'une colère gronde au fond de moi.  Un jour, je rentrerai et je ne trouverai plus rien à l'appartement : elle se sera fait la belle pour de bon avec ce qu'elle a économisé sur mon dos . Elle et son Patrick pourront partir du bon pied avec tout ce qu'il leur faut ! Pourvu qu'elle ne me laisse pas encore des factures impayées !! Le soir, je rentre peu pressé, il est vrai sachant que je vais me retrouver seul avec moi-même. Et c'est vrai que l'appartement est vide, alors je repars et je reste sous les fenêtres de son père jusqu'à minuit. Peut-être va t-elle me voir ? peut-être va t-elle venir me chercher ? Un espoir fou me prend.....j'écoute la radio dans ma voiture ou les chansons que nous aimions ensemble, je fais les cent pas au-dehors. Avec ce qu'elle a dit à son père, je n'ose pas monter.....

Bien obligé de me résigner, je rentre chez nous pour une nuit sans sommeil. Le lendemain, la journée s'écoulera de la même manière, la soirée aussi et c'est fichu : demain, je devrai retourner au travail pour qui pour quoi ?....je rentre comme un fou, désespéré et plante ma voiture n'importe comment sur le parking. Je suis lourd, fatigué, je me sens comme une loque ! je passe la nuit à  fumer, à penser : ce n'est plus possible, je ne peux plus avancer, le désespoir me met en miettes !

 Partir, quitter tout ça......mais comment ?  Petit à petit, je mets un plan en place, oui, c'est cela : la ceinture de ma sortie de bain, elle est solide et ce piquet qui sort au-dessus du placard et qui est fixé au plafond feront l'affaire.....j'ai vingt cinq ans, je vais quitter la vie, c'est dur, je bois pour me donner du courage mais il n'y a pas trop d'alcool à la maison.....je repense à toute ma vie, mon père qui ne s'est jamais occupé de moi, maman ....pauvre maman, elle aura Angelina...... et puis les pensées  qui m'obsèdent reviennent à nouveau, chagrin et colère me submergent à nouveau et me donnent le courage, l'inconscience d'avancer vers l'irréparable.

 C'est ainsi que le lendemain, Aurore, je l'avais prévenu, elle, qui m'avait pris pour un pantin ! Trouva son pantin désarticulé, accroché à la porte du placard de l'appartement qu'elle avait déserté, en espèrant ce geste désespéré, qu'elle pouvait prévoir étant donné l'état de santé dans lequel je me trouvais, que j'avais déjà fait une tentative un an auparavant. Quand elle rentra ce matin-là(où j'aurai dû être parti au travail) ramenée au bercail par sa belle-mère, et qu'elle vit ma voiture sur le parking, elle savait ce qu'elle allait trouver, elle attendait que je le fasse.  Elle pria sa belle-mère de monter avec elle......

     Dès le lendemain, elle eut le courage de revenir ( après avoir bien réfléchi aux papiers compromettants) pour prendre ses affaires et ne plus revenir mais elle prit soin de retirer un relevé de banque de mon compte pour ne pas qu'on s'aperçoive que pendant des mois aucun de mes salaires n'y figurait !



05/07/2012
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