prince-charmant

Mon destin se tisse

Quand nous vînmes habités en ville, je quittai le club de patins, je finissais mon collège. Je me rappelle encore les taquineries que j'adressais à ma soeur: par exemple quand maman me disait que j'avais les mêmes yeux bleus qu'elle;  c'était tralala , moi j'ai les mêmes yeux bleux que maman ! ce à quoi elle me répondait : " oui, mais moi j' ai le même nom, tralala !"

 quelquefois je la traitais de "négresse" et elle me répondait tranquillement: " Et toi visage pâle ! "  C'était marrant, pas méchant, tous les frères et soeurs se chicanent ainsi ! Moi, j'avais l'impression de prendre une petite revanche. Pourtant maman m'aimait moi aussi, je le sais maintenant, quand elle apprit qu'au lieu d'aller au lycée professionnel en face de chez nous, j'étais envoyé à l'autre bout du département, elle  faillit en faire une maladie ! Elle n'était pas prête à se séparer de moi. Plus tard, elle se félicita que je soies dans un lycée de campagne calme, loin du tumulte et de la violence du lycée d'à côté. Allant au lycée au loin, je n'avais pas d'amis dans notre ville et je suis sorti jusqu'à dix huit ans avec maman et ma soeur.

J'aurais aimé être mécanicien mais là encore l' Education Nationale me colla en mécanique générale, si bien que lorsque j'eus mon C.A.P de fraiseur, je ne pus trouver de travail : les usines se robotisaient. Je fis un contrat de travail de six mois par-ci, huit mois par là, le reste au chômage.

Entre temps, maman fit une grève à son travail et elle fit connaissance avec la radio- amateur et bien vite nous eûmes la "cibie" à la maison et dans la voiture. Cela m'aida beaucoup car j'occupais mon temps à faire des guidages pour les camions en perdition dans la ville. J'adhérai à un groupe de cibistes, je fis ainsi des connaissances, nous organisions des rallyes dans de jolis coins de la Sarthe principalement dans les Alpes Mancelles. ah! les bonnes rigolades ! Nous allions aussi dans les compétitions pour passer les S.O.S, en cas de problème. Ma période de chômage n'a pas été facile car , j'étais peu argenté et j' aimais la compagnie d'un ami Jean-Bernard, qui lui, gagnait bien sa vie alors évidemment c'était parfois gênant. C'est là que sans le vouloir, sans le savoir, je transmis La Bonne Nouvelle à maman par l'intermédiaire de la sienne : un jour, elle l'emmena à une séance de voyance. Jean-Bernard et moi allâmes nous promener ailleurs mais nous sommes revenus avant la fin et bien sagement dans le fond de la salle, nous y assistâmes en peu. C'est ainsi que nous prîmes connaissance de l'après-vie. Très édifiant, stupéfiant !

 Puis j'ai fait mon service militaire, un an à Suippes près de Metz, là j'avais un copain peu-être un adjudant : Patrick Jacquet.

 A la fin de mon armée, j'avais passé mon permis poids lourd mais je n'arrivais toujours pas à trouver du travail, raison invoqué : manque de pratique, à l'armée pourtant j'étais chauffeur de ses messieurs puis il me fallait conduire leur camion dans une région enneigée.... maman se dévoua et en désespoir de cause me fit passer le permis transport en commun dans l'espoir que je rentrerais avec elle dans les autobus de la ville. Mais son voeu ne fut pas exausé et c'est dans une boulangerie industrielle que j'embauchais enfin. Je livrais des pains congelés dans les grands magasins et les cantines avec un camion frigorifique.

 J'avais d'autres amis aussi avec qui nous avons bien rigolé : Franck Beucher, Christine, Dominique Colinet..... il faut dire sans me vanter que j'ai un caractère charmant, toujours d'humeur égale, sensible, émotif...

C'est ainsi que lorsque je m'énerve en peu ou que je suis intimidé, je bégaie  légèrement, mais cela se voit à peine !

Ma soeur, qui ne perd pas de temps, fréquente un garçon aussi studieux qu'elle, il est gentil mais je me sens pas du même monde qu'eux !



19/06/2012
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