prince-charmant

Démarches

Dans un premier temps, ne sachant pas la vérité, je me défendis d'avoir quelque rancune contre Aurore, si elle voulait le quitter, elle était libre de le faire, moi aussi dans ma vie j'avais provoqué des ruptures......aussi fut-elle la première visite que je fis, arrivée à Dijon pendant que j'étais " calme".

Sur la route, le sourire charmant de mon fils emplissait mes yeux et je me souvins d'un message adressé en salle à une mère, qui semblait s'adresser à moi maintenant :" Souvenez-vous de lui comme d'un ange victorieux" Cette maman était obsédée par l'image de son fils, lorsqu'elle avait été le reconnaître à la morgue et il en était malheureux. Me vint alors à l'esprit, que mon Jean-Jacques ne serait pas aussi beau que dans mon souvenir, ce serait même horrible .......je décidais de ne pas le regarder. Aussi, lorsqu' on m'amena son corps enveloppé d'une housse, effondrée, je me contentais de passer la main pour lui caresser les cheveux, c'était effroyable : c'était bien ses cheveux raides mais ils étaient glacés !  Nous dûmes nous séparer sans un dernier baiser.!!....

Quand à ma visite chez la père d'Aurore, décevante !  J'avais devant moi, une fille stressée, sur la défensive et sans une larme ! " Ce n'est pas de ma faute" attaqua t-elle aussitôt.

-" Mais je ne te dis rien Aurore, ça, tu verras ça avec ta conscience...." lui répondis-je.

Je lui demandais si elle n'avait pas de photos à m'envoyer.  En peu rassurée, elle me répondit qu'elle en avait une belle, qu'elle me l'enverrait ( je l'attends encore, heureusement que j'en avais trouvée une dans leur appartement !)

Complètement rassurée, elle se détendit et ne me parla plus que..........d'argent ! J'étais décontenancée ! 

Sa belle-mère m'accompagna dans l'appartement et toutes deux, nous fîmes un rapide état des lieux.

Le logement, contrairement à ma première visite en juillet, n'était pas très bien tenu. La housse du canapé était tiré en boule, les cendriers pleins, de la poussière et surtout des petits mots d'amour de Patrick et d'Ollivier traînaient en peu partout, comme pour mieux narguer mon fils.

Pendant que je faisais ce triste constat dans la chambre, j'entendais la belle-maman dans la salle, jeter rageusement, en pleurant, des papiers dans des cartons et dire " qu'il y aurait explications car on n'allait pas la mener en bateau. " Je n'osais pas lui demander ce qu'elle avait trouvé et sans doute s'il y eut des explications, Aurore sut -elle convaincre de son innocence: A ma visite suivante, cette dame me dit sans ménagement que mon fils "avait fait ça pour les emmerder". J'emmenais le classeur  où il y avait les papiers de la maison, que j'épluchais après les obsèques. C'est là que je découvris qu'Aurore qui était venue dès le lendemain dans l'appartement, avait dû  réfléchir à ce qui était compromettant et le supprimer.

Comme mon fils, je suis d'un naturel naïf et confiant, comment ai-pu me rendre compte de cette anomalie ?  La banque envoyait chaque mois deux relevés, ors je n'en trouvais qu'un seul !  Si cela avait été tantôt le premier, tantôt le dernier, j'aurai mis cela sur le compte d'un désordre dû à la jeunesse mais c'était toujours le premier qui manquait, celui où la paie devait figurer. Je trouvais un papier de la Banque de Bourgogne, tiens me dis-je, Jean-Jacques était à la Société Générale, Aurore au Crédit Mutuel ! Des relevés des heures de travail de Jean-Jacques sur lequel  figurait

la mention " payé par chèque". Ce chèque, fallait bien qu'il passe en banque ?  Impossible de m'y retrouver sans ce relevé de compte manquant et comme Aurore prétendait qu'elle voulait quitter Jean-Jacques " parce qu'il ne lui donnait pas d'argent"  Je voulais comprendre. Franchement, j'avais l'impression que j'étais guidée, que l'on cherchait à m'éclairer. J'allais à la Société Générale pour demander le duplicata de tous ces relevés des mois précédents et c'est là que je vis que mon fils n'encaissait pas son chèque, seul un versement unique de 2000 francs figurait sur le deuxième relevé qu'elle avait laissé. Mon fils était en déplacement et avait un remboursement de 1000 francs pour la voiture, crédit qu'ils avaient pris ensemble. Pensant qu'Aurore allait devoir finir de rembourser le prêt, j' avertis ses " parents" que je lui laissais la voiture : je me fis envoyer vertement promener ! Et comme ceux-ci disparurent sans même me saluer, je me retrouvais avec deux voitures sur les bras quand je vins débarrasser le logement !

Mon fils m'avait dit une fois au téléphone qu'il était tombé en panne d'argent sur la route et que n'étant pas trop loin de Guéret, il avait fait appel à ma marraine qui était venue le dépanner avec son fils " sans ça, j'avais rien pour manger" me dit-il. Je pensais que c'était lui qui n'avait pas été prévoyant, j'étais loin de penser que c'était par manque d'argent aussi je lui dis, effrayée à la pensée qu'il aurait pu rester sans manger " fais attention, prends ce qu'il te faut quand tu pars !"

Et voilà ! Jean-Jacques aurait bien aimé que je comprenne mais il n'arrivait pas à s'exprimer ! On dit que les victimes de pervers n'arrivent pas à dire et que de toutes manières ils pensent que nous ne pouvons les comprendre alors comme les gens battus, ils cachent leur honte et se taisent.....

En fait, Aurore avait dû se constituer un gentil magot pour s'installer avec Patrick, un magot qui aurait été beaucoup plus important si l'office de H.L.M n' avait réclamé aux parents de chacun d'eux, trois mois de loyer impayés (nous nous étions portés garants pour l'un et pour l'autre) .

Elle avait dû cacher cela à Jean-Jacques qui eu l'air de tomber des nues quand je lui demandais explication, ce qu'à dû faire aussi le père d'Aurore. " Pourquoi vous avez des lettres vous ? nous on n'en a pas !" me dit mon fils.....Bien sûr arrivant tard de son travail, elle avait tout loisir de déchirer les lettres de rappel !  Pour nous l'incident fut clos sans que l'on cherche plus loin mais il dut y avoir chez eux une belle scène de ménage ! Et Aurore de se plaindre.......

Aussi, au mois d'aôut ou septembre, quand le compte de J.Jacques arriva enfin à Dijon, il y mit intégralement son chèque. La poule aux oeufs d'or étant tarie, Aurore n'avait plus de raisons de rester avec J. Jacques, c'est ainsi que les évènements se précipitèrent........

 



18/01/2013
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